Réglementation des produits phytosanitaires : Audition de l’INRAE

Ce mercredi, en commission des affaires économiques du Sénat, nous avons auditionné Christian Huyghe, directeur scientifique agriculture de l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement), sur les enjeux de la réglementation des produits phytosanitaires.
Après l’avoir remercié pour ses propos liminaires particulièrement intéressants, je l’ai interrogé sur trois principaux sujets :
– Lors de la présentation du « plan eau », Emmanuel Macron a annoncé que des stockages d’eau seraient autorisés pour des agriculteurs qui réaliseraient des « changements de pratique significatifs », notamment pour les usages de pesticides. Je lui ai donc demandé si des recherches avaient été effectuées au sein de l’INRAE sur ce nouveau « en même temps » présidentiel (autorisation pour stocker l’eau / réduction des pesticides),

– Alors que l’INRAE a récemment publié une étude sur l’agriculture européenne sans pesticides chimiques d’ici 2050, avec notamment deux scénarios qui permettraient une amélioration de la souveraineté alimentaire, j’ai également posé une question sur la compatibilité à trouver entre l’évolution de notre modèle agricole et la nécessité de conserver une certaine souveraineté alimentaire,
– L’indépendance de la recherche scientifique est de plus en plus menacée, particulièrement dans le domaine agro-alimentaire où les lobbies sont particulièrement actifs. Je l’ai donc interrogé sur son ressenti au sein de l’INRAE.

L’intégralité de mon intervention :

J’aurais quelques questions, notamment pour avoir des précisions sur des points que vous avez abordés.

Tout d’abord, lors de la récente présentation du « plan eau », Emmanuel Macron a annoncé que certains ouvrages de stockage d’eau pourraient être accordés à des agriculteurs, sous réserve de « changements de pratiques significatifs », notamment sur l’usage des produits phytosanitaires.

Quel regard portez-vous sur cette annonce ? Est-ce que ce nouveau « en même temps » (stockage de l’eau / réduction des pesticides) a été abordé dans vos recherches ? Si oui, avec quels critères ?

Ensuite, pour revenir sur la récente étude réalisée par l’INRAE sur l’agriculture européenne sans pesticides chimiques d’ici 2050, l’un des points particulièrement intéressant est que deux des trois scénarios agroécologiques proposés permettraient un renforcement de la souveraineté alimentaire de l’Union européenne.

C’est pourtant un défaut de l’agroécologie et de l’agriculture biologique souvent mis en avant par les défenseurs du modèle conventionnel/productiviste.

Quels sont pour vous, les axes important à développer pour permettre ce développement conjoint de la souveraineté alimentaire et l’émergence d’un modèle agricole plus responsable ?

Enfin, et vous l’avez déjà un peu abordé, la question de l’indépendance de la recherche scientifique (particulièrement sur les sujets alimentaires et agricoles) est revenue dans les débats ces derniers temps, notamment avec les questionnements sur la crédibilité de l’ANSES portées par son propre conseil scientifique.

On sait également que les conséquences du conflit en Ukraine, et la stratégie de la ferme à la fourchette, ont suscité une levée de bouclier de l’industrie agro-alimentaire.

Que pouvez-vous nous dire sur l’indépendance de la recherche au sein de l’INRAE ? Est-ce un sujet d’inquiétudes pour vous ?

Les réponses du directeur scientifique :

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