Audition d’Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique
Le mercredi 27 juillet, nous avons auditionné Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, dans le cadre de la commission des affaires économiques du Sénat.
Alors que la question de la souveraineté énergétique de l’Union européenne et de la France est revenue sur le devant de la scène depuis plusieurs mois, je l’ai questionnée sur le stratégique approvisionnement en uranium de notre pays.
Souvent reléguée au second plan par la filière nucléaire, cette question est pourtant centrale. En effet, pour faire fonctionner les 56 réacteurs nucléaires, EDF a besoin de 8 000 à 10 000 tonnes d’uranium naturel en moyenne chaque année.
La sécurité de l’approvisionnement doit donc être murement réfléchie, pour éviter des situations de dépendance extrême avec d’autres États (ce qui est notamment le cas pour le gaz russe et de nombreux pays européens).
Ensuite, j’ai abordé une préoccupation bien plus locale, avec la situation de l’ancien site d’extraction d’uranium des Bois Noirs, à proximité des communes de Saint-Priest-la-Prugne et de Chausseterre.
Après avoir interrogé chaque ministre chargé de l’environnement sur ce dossier et rencontré le cabinet de la précédente ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, au mois de mars dernier, nous attendions des avancées pour la réalisation de l’étude hydrogéologique et la prise de décision concernant la couverture des déchets.
En l’absence de réponse, j’ai interrogé la nouvelle ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, pour connaitre sa position sur le sujet et lui demander de s’engager pour que des réponses soient enfin apportées pour ce site, pour les communes concernées et les habitants des alentours.
Mon intervention détaillée :
J’ai deux principales questions, la première sur l’approvisionnement énergétique nationale et la deuxième sur la gestion concrète d’un ancien site d’extraction d’uranium.
Tout d’abord, je souhaitais revenir sur la question de l’approvisionnement en uranium, qui est régulièrement mis sous le tapis par les acteurs du secteur nucléaire.
Il s’agit pourtant d’un sujet d’une grande importance pour notre souveraineté énergétique. En effet, on estime que pour faire fonctionner 56 réacteurs nucléaires, EDF a besoin de 8 000 à 10 000 tonnes d’uranium naturel en moyenne chaque année.
Nous le savons, la France a fait le choix de diversifier ses fournisseurs d’uranium, mais globalement on se retrouve quand même dépendant de l’uranium provenant du Kazakhstan, de l’Australie, du Niger et de l’Ouzbékistan.
Ces pays sont bien sûr au cœur de contexte politique et géopolitique très différents, mais j’aurais souhaité savoir concrètement : comment intégrez-vous cette problématique de la sécurité de l’approvisionnement en uranium, dans les orientations politiques et les discussions avec les autres Etats ?
Ensuite, pour aborder un sujet plus local, vous avez très certainement dû entendre parler du site des Bois Noirs dans le département de la Loire, où 1,3 millions de tonnes de déchets radioactifs sont entreposés en dépit des règles de stockage en vigueur, sous une nappe d’eau de 20 ha.
Cette situation d’après-mine et de gestion des déchets dure depuis plus de 40 ans. J’ai eu l’occasion d’interroger vos prédécesseurs à de multiples reprises à ce sujet, et de rencontrer le cabinet de Barbara Pompili au mois de mars dernier.
La réponse de la ministre :
