Visite des Tissages de Charlieu
Ce vendredi 26 juin, j’ai eu l’opportunité de visiter l’entreprise Les Tissages de Charlieu et d’être accueilli très chaleureusement par le directeur de la société, Eric Boël.
Dès le 15 mars 2020, soit deux jours avant l’annonce du confinement, les Tissages de Charlieu ont annoncé la mise à disposition de leur capacité de production pour la confection de masques. La viralité de leur annonce, vue plus de deux millions de fois, a entrainé une demande inimaginable en provenance d’établissements médicaux et médico-sociaux.
Pendant plus de deux mois, les 70 employés de l’entreprise, épaulés par de nombreux intérimaires et bénévoles, ont su relever le défi et participer à l’effort national. Avec sept autres entreprises semblables, 15 millions de masques en tissu ont pu être produits. En seulement un mois et demi, l’industrie textile française a prouvé sa capacité de production et d’adaptation à la demande, démontrant que le retour à une certaine souveraineté industrielle n’est pas une utopie.
Malheureusement, quelques semaines après le déconfinement, le système mondialisé s’est remis en place et les commandes de masques jetables en provenance d’Asie se sont multipliées de la part des acteurs publics et privés. Le monde d’après est à nouveau apparu comme une illusion.
Le masque, ancré dans l’imaginaire de cette crise sanitaire, peut pourtant être le symbole d’un système différent où les cycles sociaux et environnementaux des produits sont considérés à la même échelle que le cycle économique. Des indicateurs forts, comme l’impact environnemental du produit et les nombres d’emplois relocalisés, doivent dorénavant contrebalancer les outils purement économiques.
En prenant en compte l’ensemble de ces indicateurs, on se rend rapidement compte que les masques en tissus produits localement ont un bilan bien plus positif que les masques jetables importés : 35 milles tonnes de CO2 économisés, un coût à l’usage de 3 centimes et plus de 400 emplois préservés en France.
L’ensemble de notre industrie doit s’appuyer sur cette nouvelle approche que la crise sanitaire a fait apparaitre au grand jour, afin que les relocalisations soient pertinentes et durables.
Je tiens tout particulièrement à remercier le directeur des Tissages de Charlieu, Eric Boël, pour ces échanges très enrichissants qui seront particulièrement utiles lors de prochains débats parlementaires sur l’avenir de l’industrie en France.
