Après les déserts médicaux, les déserts vétérinaires

Outre la désertification médicale, les régions rurales sont désormais impactées par les déserts vétérinaires, signe tristement annonciateur de la désertification agricole. Sur les 18 500 vétérinaires que compte la France, seuls 4 000 exercent encore en zone rurale où sont pourtant présents la majorité des animaux.

L’ordre national vétérinaire a constaté que 40 départements, dont la Loire, sont désormais impactés par ce phénomène de désertification vétérinaire.

Un désert vétérinaire apparaît dès lors qu’il existe un nombre insuffisant de vétérinaires dans une zone par rapport au nombre d’animaux présents sur ce territoire. Ce phénomène se rencontre surtout dans les zones d’élevage, en raison de la raréfaction des vétérinaires spécialisés dans les animaux de ferme. Cela pose des difficultés en matière de suivi sanitaire et de permanence des soins aux animaux d’élevage.

A l’échelle nationale, la situation s’aggrave. Le nombre de vétérinaires spécialisés dans les animaux d’élevage a reculé de 15 % ces 5 dernières années. Le manque de vétérinaires en élevage dans les zones rurales pourrait s’aggraver dans les années à venir, notamment en raison de l’attrait des jeunes générations pour les soins aux animaux de compagnie ou aux chevaux. À défaut de remplacement par les jeunes praticiens des anciens vétérinaires ruraux proches de la retraite, le manque de couverture vétérinaire dans certaines zones d’élevage s’aggravera.

Le département de la Loire suit malheureusement la tendance nationale avec un écart grandissant entre les zones urbaines et les territoires ruraux.

En réaction, le Sénat a adopté, le 8 juillet dernier, un dispositif pour lutter contre la désertification vétérinaire. Inspiré des mécanismes permettant de lutter contre les déserts médicaux, ce dispositif permettra, dans des zones tendues déterminées par arrêté du ministre de l’agriculture, aux collectivités territoriales qui le souhaiteront, de distribuer des aides à l’installation et au maintien des vétérinaires.  Elles pourront verser des indemnités d’étude et de projet professionnel à des étudiants s’engageant, en signant une convention, à exercer sur leur territoire s’il se situe dans une zone désertée. 

Outre ce dispositif, une prise de conscience et une nouvelle orientation sont nécessaires pour permettre ce rééquilibrage entre les élevages, le nombre d’animaux présents dans chaque territoire et le nombre de vétérinaires.

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